Impact de l'émission sur la vie de Roland
Réaction de Roland Jaquenoud au rejet de la plainte de Tatiana Taillefert par l’AIEP le 31 octobre 2024
Le 31 octobre 2024, l’AIEP a rejeté la plainte de Tatiana Taillefert concernant la rediffusion sur le site de la RTS à la suite d’un prix reçu par François Rüchti à propos de l’émission de Mise au Point diffusée le 19 novembre 2023.
Tatiana et moi-même avons assisté à la délibération.
A l’ordre du jour, il était accordé 45 minutes à la délibération sur la plainte. Pendant 40 minutes, l’AIEP a délibéré sur la recevabilité de la plainte, qui a finalement été jugée irrecevable, alors qu’elle a été jugée recevable en juin 2024. Les cinq minutes restantes, l’AIEP a tout de même voulu nous dire quel aurait été le résultat des délibérations si la plainte avait été recevable. Il ressort que celle-ci aurait été refusée à l’unanimité en raison de deux arguments principaux :
- la présomption d’innocence a été respectée dans l’émission,
- j'ai choisi de ne pas répondre au journaliste de la RTS qui m'offrait la possibilité dans un délai de 48 heures de me positionner par rapport aux accusations d’abus sexuel me concernant.
Cette conclusion rejoint les motifs du rejet de la plainte de P.-M. Rappaz, le 6 septembre 2024.
Entre la première plainte et la deuxième plainte à l'AIEP, le ministère public du canton du Valais a publié une ordonnance de classement montrant que personne, parmi les novices, n'avait d'accusation à porter contre moi et qu’on ne pouvait retenir de ma part aucune infraction à la loi.
On aurait pu imaginer qu’à la suite de cette ordonnance, l’AIEP révise son jugement, notamment l’affirmation selon laquelle Mise au Point avait respecté la présomption d’innocence. Or il n’en est rien. Selon l’AIEP, l’émission Mise au Point a respecté la présomption d’innocence, parce que les accusations contre moi sont portées au conditionnel. Ceci, ajouté au fait que je n’ai pas répondu au journaliste, porte l’AIEP à affirmer que l’émission du 19 novembre 2023 a rempli entièrement sa mission d’information et que le public a pu se faire une opinion.
Il ressort de cette délibération, semble-t-il, qu’une personne mise en cause par la RTS aurait l’obligation de lui répondre. Sinon la RTS aurait le droit de répandre sur cette personne des rumeurs. Il suffirait que ces rumeurs soient rapportées au conditionnel pour qu’elles soient considérées comme des informations permettant au public de se faire une opinion, même si en fin de compte il est avéré que ces accusations sont fausses.
Roland Jaquenoud